Le bâtiment fait sa révolution
Dès son introduction, Sylvie Durruty, Vice-Présidente de la Communauté Pays Basque en charge de l'Économie et de l'innovation, a donné le ton : « L’objectif de cette journée est de bousculer les codes et de partager les savoirs pour les rendre concrets dans les innovations qui vont impacter notre quotidien ». Ainsi, après deux éditions pour interroger les liens conception-construction en 2018 et l’opposition Low-tech/High-tech en 2019, (R)EVOLUTION s’est attaché cette année à débattre de la question de la performance du bâtiment versus son esthétisme. Autrement dit : la comptabilité entre la floraison de normes environnementales avec le geste architectural. Une question essentielle face aux défis climatiques et de développement urbain, qui impacte toute la chaîne de production.
« Nous devons faire monter le territoire en compétence sur ce sujet » souligne Marie-Agnès Barrière, Directrice du Développement Économique de la Communauté Pays Basque, qui se félicite de la présence à cette journée de tous les publics concernés : collectivités, promoteurs, bureaux d’études et maitres d’œuvre, aux côtés de jeunes entreprises de la pépinière Arkinova de la Technopole Pays Basque dédiée à la construction durable, et des étudiants en urbanisme et en architecture.
Pour Julien Szabla, Directeur Général délégué de NOBATEK/INEF4, l’institut national pour la transition énergétique et environnementale du bâtiment et co-organisateur de l’événement : « c’est en se nourrissant de ce type d’échanges que le secteur peut construire les innovations de demain ».
Échanges et débats animés
Aux côtés de Julie Gimbal, Maître de conférences en Histoire et cultures architecturales à l’école d’architecture et de paysage de Bordeaux et prestigieuse marraine de l’édition 2021 de (R)EVOLUTION, se sont succédés sur scène un panel d’experts pluridisciplinaires reconnus, architectes, urbanistes et aménageurs, qui ont rivalisé de talents et d’arguments pour débattre du sens des technologies « invisibles » dans la conception et la gestion des bâtiments.
« Nous construisons aujourd’hui le patrimoine immobilier des 20 prochaines années. Interroger le type de compagnonnage que l’architecture doit faire avec les nouvelles technologies est essentielle », a d’emblée affirmé Julie Gimbal en introduction des deux tables-rondes consacrées dans la matinée à la question de l’invisibilité des technologies dans l’architecture, puis dans l’après-midi à la dématérialisation des méthodes de conception avec le BIM, de gestion des bâtiments avec l’intelligence artificielle et la domotique, et des outils contractuels et juridiques qui permettent de répondre aux enjeux de performance du bâtiment.
Des innovations concrètes qui préfigurent du futur de la construction
Nouveauté cette année : les débats ont été illustrés par la présence d’innovateurs qui ont pitché devant l’audience leurs solutions pour améliorer le confort et la performance des bâtiments. Parmi eux, EcoTropy qui travaille depuis un an avec la Communauté Pays Basque pour améliorer la performance énergétique de cinq centres aquatiques du territoire. PureNat présentait également son projet pour améliorer la qualité de l’air dans les bâtiments. Hébergée au sein de la pépinière Arkinova à Anglet, sa fondatrice Natacha Kinadjian Caplat témoignait de l’engagement de la Technopole Pays Basque pour soutenir l’innovation pour la construction durable : « C’est une chance pour moi d’être accompagnée dans mon projet et d’être là aujourd’hui pour le présenter aux acteurs de l’industrie ». La relève pour construire autrement est assurée.