La résine de pin pour l’industrie
Camille Suarez a breveté un procédé d’exploitation de résine de pin maritime pour une utilisation industrielle. Installée à l’incubateur d’entreprises d’Izarbel, elle compte sur les ressources de l’écosystème technopolitain de Bidart pour développer son projet baptisé Arrosia (résine de pin en Gascon).
Dès l’obtention de son diplôme supérieur des Arts Appliqués au L.A.A.B. de Rennes en juin 2018, Camille Suarez a pu s’engager pleinementdans le projet qu’elle menait déjà depuis quelques années : valoriser des ressources naturelles disponibles de filières locales en attente de nouveaux débouchés. Camille Suarez s’est intéressée à la sève des arbres pour en découvrir les propriétés techniques. Elle s’est finalement concentrée sur la résine de pin : la sève du pin maritime exploitée à grande échelle en Gironde et dans Les Landes. «L’idée est de valoriser cette ressource délaissée ou trop peu exploitée et d’en faire un nouveau matériau durable et renouvelable » explique-t-elle.
Camille Suarez est partie à la rencontre de l’écosystème régional de la résine de pin. Ellea pu récolter des matériaux et rencontrer des collectivités et industriels intéressés par la relance économique de cette ressource. « Face aux demandes des acteurs territoriaux, j’ai mené une première exploration expérimentale donnant lieu à une série d’échantillons à partir desquels j’ai identifié des spécificités de la matière. Pour parvenir à révéler ses propriétés et obtenir des matériaux exploitables pour la suite du projet, il m’a fallu entreprendre un protocole scientifique avec des allers-retours entre la chimie des matériaux et la caractérisation de leurs réactions mécaniques » détaille-t-elle.
Installée en Nouvelle-Aquitaine durant l’été 2018, Camille Suarez y a créé Arrosia : un bureau d'études de design et de recherche spécialisé dans le développement de nouveaux matériaux 100% renouvelables. En décembre dernier, Camille Suarez a déposé un brevet portant sur la formulation de ce qu’elle a baptisé « ecopin », sur sa composition et son procédé de fabrication. Installée à l’incubateur d’ESTIA Entreprendre à Bidart en février dernier, elle compte créer sa société cet été puis lancer des recherches d’applications industrielles pour les secteurs de l’ameublement, de la construction et des sports outdoors. Elle compte également développer des partenariats en parallèle avec l’objectif d’obtenir un matériau commercialisable dans un an. « En m’installant à Izarbel, je compte bénéficier des outils et soutiens de la Technopole Pays Basque et j’envisage des collaborations notamment avec le Générateur d’Activités d’Arkinova et avec les plateformes Compositadour et Addimadour de Technocité » conclut-elle.
Site web :camillesuarez.com/arrosia