Des innovations au service de la performance
Le Groupe Voltaire, n°2 mondial de la sellerie de sport haut de gamme, Akira Technologies, préparateur des moteurs des motos Kawasaki engagées sur les pistes du monde entier, et Loeva, qui commercialise un stand-up paddle révolutionnaire, font rimer sports et hautes technologies.
Cet été, ils seront parmi les premiers supporters de l’équipe de France de concours complet aux Jeux Olympiques de Tokyo. Le cœur des quelque 200 salariés du Groupe Voltaire battra fort pour Nicolas Touzaint, déjà champion olympique à Athènes en 2004, et Christopher Six, deux des nombreux cavaliers professionnels qui montent sur des selles de l’entreprise basque.
Dès 2010, Voltaire Design, marque fondatrice du groupe, a placé l’innovation technologique au cœur de sa stratégie en intégrant un pôle R&D. « Les hautes technologies sont inscrites dans notre ADN, explique Brice Goguet, fondateur et président du Groupe Voltaire. C’est aussi pour cela que nous sommes installés sur le site technopolitain Izarbel à Bidart, dans un environnement idéal pour développer des produits innovants. Nous recrutons par exemple à l’Estia, qui constitue un excellent vivier, et nous participons régulièrement aux 24h de l’Innovation. »
En 2016, le Groupe Voltaire a été le premier au monde à lancer une selle d’équitation… connectée. Via une application, elle fournit aux cavaliers - amateurs ou professionnels - des données permettant d’analyser différents paramètres liés à l’activité du cheval : cadence, nombre de pas, répartition du poids, hauteur de saut, rythme cardiaque, temps de récupération à l’effort…
Etroite collaboration avec Compositadour
La pépite basque travaille également en étroite collaboration avec la plateforme Compositadour installée sur le site technopolitain Technocité de Bayonne pour concevoir des selles toujours plus anatomiques, légères et ergonomiques afin de s’adapter au mieux à la morphologie des chevaux et des cavaliers. Elle n’est pas en reste en matière d’innovation environnementale puisque sa marque Forestier propose une selle fabriquée à partir de matériaux sourcés localement, recyclés ou renouvelables.
« Nous sommes à la fois une société artisanale qui bénéficie du label Entreprise du Patrimoine Vivant mais aussi une entreprise de la tech puisque nous sommes membres de la French Tech Pays Basque », se réjouit Brice Goguet. Innovations et traditions font du Groupe Voltaire le n°2 mondial de la sellerie de sport haut de gamme, via ses 7 marques, ses 5 filiales et un chiffre d’affaires à 75 % réalisé à l’export.
D’autres montures bénéficient du savoir-faire unique d’une entreprise du Pays basque : les motos ! Il faut pour cela se rendre sur un autre site technopolitain, celui de Technocité à Bayonne, dans les ateliers d’Akira Technologies. Également connue pour ses activités dans l’industrie aéronautique, la société d’ingénierie mécanique compte parmi ses clients historiques la multinationale japonaise Kawasaki, spécialisée dans la fabrication de motos. « Nous produisons entre 100 et 200 moteurs par an, précise Bertrand Carré, ingénieur chargé de la gestion de projets chez Akira. Nous assemblons les moteurs avec tout un tas de contrôles sur les pièces entrantes et 100 % des moteurs qui partent sur la piste sont d’abord rodés au banc d’essai chez nous. Nous vérifions ses performances par rapport au cahier des charges, une sorte de test en fin de chaîne de production, puis le moteur est mis en caisse et expédié soit à l’usine Kawasaki, soit à des équipes privées qui roulent avec des motos Kawasaki sur les championnats du monde de vitesse ou de motocross. »
Une moto avec un moteur turbo »
Akira Technologies affiche un palmarès flatteur. Ses moteurs ont déjà décroché 120 victoires, 250 podiums, 7 titres de champion du monde Superbike (motos sportives de 1000 cm3), un titre de champion du monde Supersport (600 cm3), ainsi qu’un record de vitesse de la catégorie Superbike avec 339,5 km/h atteints sur le mythique circuit de Monza, en 2013.
Côté R&D, Akira réalise des développements pour des démonstrateurs dédiés à des procédés innovants. « Nous travaillons sur les turbocompresseurs et l’injection directe, confie Bertrand Carré, qui sont des technologies assez répandues dans l’automobile mais avec pas ou très peu d’applications dans le secteur du deux-roues. Nous développons actuellement une moto avec un moteur turbo pour la piste… »
S’il est un autre secteur sportif dans lequel se distingue le territoire Pays Basque, c’est bien celui de la glisse. Twin Corp, une jeune start-up bayonnaise, a frappé un grand coup en 2019 en présentant au Monaco Yacht Show, le salon nautique n°1 au monde, un stand-up paddle… transparent et éclairant. Deux entrepreneurs « surfeurs », Vanessa Pretotto et Laurent Jaurey, sont à l’origine de cette planche révolutionnaire, la première de la marque Loeva, destinée à un marché de niche, celui de l’univers du luxe.
Le StandUp, c’est son nom, bénéficie d’une armature en carbone bio, dont le secret de fabrication est jalousement gardé, et d’une vaste surface en verre nanostructuré mis au point par le groupement de recherche Arkema de Lacq.
Transparent… comme du cristal
« C’est comme une fenêtre qu’on pose sur l’océan », s’enthousiasme Laurent Jaurey. « Cette matière est capable d’offrir une transparence quasi équivalente au cristal, poursuit-il. Elle relève également le défi de ne pas présenter de reflet ni de gouttes de condensation entre ces deux couches, tout en résistant aux chocs mais aussi aux matières chimiques, c’est-à-dire qu’elle ne jaunit pas. »
Avec sa longueur de 3,35 m - elle pèse un peu plus de 14 kg -, la planche de Loeva permet même d’admirer la faune et la flore marine de nuit grâce à une double rangée de led inclinée pour projeter la lumière jusqu’à 15 mètres ! Autre prouesse technologique, le leash, cet accessoire qui relie la planche à la cheville du surfeur, habituellement fabriqué en néoprène, est ici réalisé en cuir de peau de pomme ! Le StandUp se démarque ainsi par sa démarche écoresponsable. Mu par la seule énergie du rameur, il se veut 100% recyclable. Autant d’atouts qui lui ont permis d’avoir le privilège d’une présentation en grandes pompes lors du G7 de Biarritz en 2019.
« Nous avons successivement réussi le produit, puis l’approche du marché et la singularité du positionnement, se félicite Laurent Jaurey. Aujourd’hui, forts d’un carnet de commande plein, nous sommes en train de finaliser notre levée de fonds pour l’industrialisation et nous commencerons la fabrication tous azimuts en septembre. »