Une conférence exceptionnelle pour les 10 ans de l’Atelier de l’innovation

Emmanuelle Rial Sebbag, pour une éthique de l’innovation

Juriste, spécialisée en droit de la santé et bioéthique, Emmanuelle Rial Sebbag se consacre depuis plus de 20 ans à l’innovation éthique. Une trajectoire atypique entreprise par cette chercheuse pionnière de l’interdisciplinarité. Après sa thèse en droit de la Santé à la faculté de Sciences de Toulouse, consacrée aux Implications juridiques des nouvelles formes de gouvernance en biotechnologie, Emmanuelle Rial-Sebbag a rejoint l’INSERM en tant que chercheuse en droit de la santé et en bioéthique, un cas unique au niveau national. Nommée Directrice de Recherche, elle a pris la tête de l‘équipe BIOETHICS (BIOethics Exploring Health Innovations Challenging Society) et de la chaire UNESCO Ethique, Science et Société (Inserm - Université Toulouse III - Paul Sabatier). Au cœur des laboratoires, ses travaux portent notamment sur les enjeux juridiques et éthiques des nouvelles technologies en santé et leur impact pour la santé publique. Au cours de la conférence, Emmanuelle Rial Sebbag reviendra sur les enjeux et implications d’une approche éthique de l’innovation, dont les enjeux dépassent le cadre des technologies de santé. « Déployer une innovation éthique implique d’avoir une réflexion sur ce qu’on construit et ce qu’on va proposer, dans l’idée que ce soit bénéfique. Il y a une forme d’universalisme dans le développement éthique de l’innovation ».

Kalina Raskin, le vivant comme source d’inspiration

Ingénieure physico-chimiste diplômée de l’ESPCI-ParisTech, Docteur en neurosciences de Sorbonne Université, Kalina Raskin est une spécialiste du biomimétisme et de l’éco-conception inspirée du vivant. Depuis 2013, elle contribue au développement du Centre Européen d’Excellence en Biomimétisme (Ceebios), dont elle devient Directrice générale en 2017. Elle a contribué aux travaux de normalisation ISO sur le biomimétisme et a participé au groupe d’experts « Nature-based solutions » à la Commission Européenne. Elle enseigne régulièrement dans les grands établissements d’enseignement supérieur et participe aux conseils d’orientation de grandes instances publiques et privées.
Son ambition est de positionner la France en pionnier du développement du biomimétisme comme outil de la transition écologique, réconciliant biodiversité, innovation et économie. « Le vivant a près de 4 milliards d’années de retour d’expérience et les espèces qui sont présentes aujourd’hui ont su relever ces défis en respectant les limites de contraintes planétaires. Toute innovation devrait se faire dans le respect de ce cahier des charges. Le biomimétisme invite à regarder comment les organismes biologiques fonctionnent face aux grands enjeux auxquels l’humanité fait face (eau, air) et à déterminer si ces façons de faire inspirantes peuvent être transposables dans nos propres démarches d’innovation. Cette stratégie de la connaissance pousse aussi à faire preuve d’humilité face à l’extrême complexité du vivant et sa capacité à gérer des compromis, être résilient et en équilibre avec l’écosystème ».

Anna Chavepayre, les richesses de l’innovation frugale

Architecte franco-suédoise, cofondatrice associée de l’agence d’Architecture et de Paysage Collectif Encore à Labastide-Villefranche en Béarn, Anna Chavepayre développe une architecture qui privilégie l’espace qu’elle revendique comme condition prioritaire à la liberté, tant d’usage et de diversité, que d’évolutivité ou d’innovation ”car c’est là que se trouvent l’air, la lumière et les rencontres”.

Développant une lecture plus humaine et plus écologique de l’architecture, elle conçoit des projets qui s’inscrivent dans l’existant et ne créent pas de frontières avec le paysage, vu comme un tout avec l’ensemble des êtres vivants, humains comme animaux, qui le composent. Des projets qui réduisent la quantité des matériaux (et le coût) pour mieux composer avec le paysage et les éléments existants, dans une approche où chaque action a été longuement réfléchie.

Fervente défenseure d’une ruralité réinventée face aux défis du changement climatique, Anna Chavepayre, a reçu en 2018 le Prix Kasper Salin, la plus prestigieuse distinction architecturale suédoise décernée par l’Ordre des Architectes Suédois.

Le savez-vous ?

Cette conférence intitulée « L’innovation durable : une innovation vivante, éthique, frugale » est l’un des temps forts de la cérémonie de remise de prix de l’édition 2022 de l’Atelier de l’innovation qui se déroule à la Cité des Arts de Bayonne, le 30 mars à 17 heures.

Sur inscription.